mardi 11 juin 2013

MUD



Il y a des films que l'on va voir en sachant déjà qu'on les aimera. Ok c'est étrange mais c'est comme ça quand on intellectualise un peu trop les choses. Il y a certes la bande annonce trompeuse, fourbe, celle qui te fait penser que tu vas passer un moment formidable. Finalement le plus formidable était dans la bande annonce. Mais pour Mud c'était différent. Tout me donnait déjà envie d'aller le voir, les décors, le Mississippi, les mouvements de caméra au ras de l'eau, les acteurs... 


Mud c'est d'abord un cadre : les rives de Missipi. C'est filmé de telle manière que c'est sûrement lui le personnage principal. C'est loin d'être aseptisé, l'eau est trouble, il y a de la boue (mud), on sent presque l'odeur à travers l'écran. C'est justement ce qui nous fait saisir immédiatement l'atmosphère qu'à voulu retranscrire Jeff Nichols, atmosphère au premier abord très réaliste mais également mystique. On suit l'entrée dans l'adolescence de deux petits mecs Ellis et Neckbone. Premiers émois, premières désillusions, premières bagarres et premières rencontres qui comptent. Et parmi celles là, sur une île quasi déserte celle d'un type prénommé Mud : personnage mystérieux dont on ne sait pas s'il faut l'adorer ou s'en méfier. Il ne s'agit pas d'un thriller mais une intrigue se construit en toile de fond, doucement. C'est peut être l'un des seuls bémols quoique ce temps soit nécessaire pour saisir la subtilité et la complexité des personnages. Pour saisir également comment la vie s'organise autour du fleuve nourricier, comment cette vie est dure mais gratifiante et comment les habitants luttent pour ne pas se faire "avaler" par la ville moderne adjacente. Que dire de plus ? Que c'est magnifiquement bien filmé, tendre parfois drôle que ça remue, que ça interroge, qu'il y a un bateau dans un arbre et que Matthew Mac Conaughey y est divin tout comme les deux gamins . Oui c'est tout ça à la fois alors courez-y ! Et moi je vais courir voir Take Shelter première réalisation de Jeff Nichols car parait-il c'est une pépite.

jeudi 23 mai 2013

Le jour où j'ai découvert les blogs beauté ...

         Je ne sais plus trop quand c'était mais je connais ma propension à voguer sur la toile. Tout part d'une interrogation existentielle genre "que devient Ariel Sharon ?". Ils est mort, pas mort, dans le coma bref j'écris exactement l'intitulé et me rends compte que d'autres personnes se sont posées la question. C'est la règle sur le net, aussi stupide que puisse être ta question quelqu'un se l'ait déjà posée avant toi. Revenons à nos moutons, un jour, je ne sais plus trop comment, j'ai atterri sur un blog beauté, un des plus connus. Celui dont l’héroïne fait tant débat. C'est vrai comme ça à première vue elle a l'air plutôt sympa et marrante. Après quelques semaines forcément tu te demandes si sa réputation, de méchante pseudo-prêtresse de la beauté ne  supportant pas la contradiction est usurpée ou non (j'y reviendrai)! Au début c'est un peu addictif et puis c'était la période tutoriel smocky . Etre une pro de l’œil charbonneux c'est tout un art. Tu y prends goût tu te sens pousser des ailes et quand tu es face à ta palette Urban Decay tu te rends compte que dans le make-up comme dans tous les domaines, le passage de la théorie à la pratique est un peu douloureux.

Tu te rends compte également que finalement t'es plutôt pas mal toi qui va bosser régulièrement sans maquillage. J'ai halluciné quand j'ai vu la quantité de make up que se tartinait les blogueuses. Je dois avouer mon ignorance, moi femme lambda. Mais qui peut imaginer que la routine c'est crème hydratante, font de teint crème, anticernes, enlumineur, poudre minérale, blush, base paupière .... parfois même les nanas se maquillent les sourcils (non mais allô quoi !!!!!)  ?  Tout ça avant les classiques fards à paupière, mascara et rouges à lèvres qui s'avéraient être pour nous pauvres ignorantes les seuls outils utilisés. Ce n'est pas une critique, je me suis juste rendue compte que l'énorme valise de complexes que l'on se traînait parfois pouvait s'alléger un peu en voyant que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. Enfin si elle l'est, mais à coups d'engrais bien chimiques.

Après m'être dit " finalement t'es pas si mal". Je me suis dit aussi t'es vraiment un mouton en puissance. Tu crois vraiment que sans mes lectures bloguesques journalières j'aurai ne serait-ce qu'imaginer acheter une vice palette (palette du vice, quel est l'abruti qui a trouvé ce nom) d'Urban Decay !! Un petit code réduc chez Séphora balancé sur le dit blog et je réalise à quelle point je suis pathétiquement influençable. L'achat est toutefois réfléchi et analysé, une réduc de -20 % , une super qualité prix pour une palette contenant autant de fards ....


J'ai donc réalisé 1) qu'au naturel personne n'était si canon que ça, 2) que le lecture bloguesque recèle un caractère addictif, 3) que force est de constater que leur influence est gigantesque.

Ces trois constatations réalisées, je me suis rendue compte de l'immensité de cet univers parallèle où en temps de crise des nanas avaient assez de fric pour se racheter du make-up Yves Saint Laurent tous les quatre jours. Bien évidemment les stars du genre se les voient offrir par les marques. Arrive la sempiternelle question de la déontologie de la blogueuse ...ou comment mettre un peu de profondeur dans un univers ma foi plaisant mais un peu superficiel néanmoins. On ne résoudra pas le conflit israélo-palestinien à coup de mascaras mais la superficialité ça a du bon. Revenons en à la question précédente, se sent-t-on tout à fait libre du dire du mal d'un produit que l'on s'est vu offrir par une marque. A première vue, je dirai non mais je crois que certaines en sont capables. Faire le tri c'est aussi le boulot du lecteur. Je serau moins nuancé avec les articles sponsorisés mais là encore c'est indiqué ( en tout petit parfois mais c'est indiqué), libre à toi de ne pas les lire. Ce qui est remarquable c'est comment la blogosphère beauté devient un univers parallèle régi par des codes et des règles ignorées de profanes mais d'une violence absolue parfois. Banissement, modération, engueulades via blog interposés, billet polémique répondant à un autre billet. Mais enfin les filles on ne parle que d'anticernes, redescendons un peu.

La grande prêtresse, je ne sais pas quoi en penser. Mais sa manière de modérer les commentaires et de virer tout ce qui irait à l'encontre de ses propos, ça m'interroge?  Puis l'une des mes blogueuses préférées ( mode et parfois beauté), que je déteste forcément un peu (so perfect ...) tout en l'adorant est tout aussi lue mais ne modère rien. Et comme je l'aime bien, je file son lien. http://www.balibulle.com/.





mercredi 20 mars 2013

Le Mylène Farmer du numérique

         



             Il y a des choses qu'il est de bon ton de posséder pour ne pas avoir la sensation de débarquer d'une autre planète. Des sneakers Isabelle Marant, un compte Instagram, une brosse Clarisonic (je vous expliquerai ce que c'est) et un I-phone entre autres choses. Concernant le dernier spécifiquement et d'ailleurs concernant tous les autres je nourris une sorte de fascination - répulsion.
         Je me demande comment ce cher Steeve, érigé au rang de demi dieu depuis sa mort, a pu aussi longtemps être le gourou d'une secte introuvable dans les rapports de la Miviludes. Je ne remets pas en cause son talent, son génie visionnaire. Mais les ficelles grossières mises en oeuvre pour  provoquer le manque, faire monter la tension, organiser des fausses fuites ont le don de m'exaspérer. Un geek (et dieu sait que je les adore) disait tout naturellement dans un reportage du JT " On n’est toujours super excité à l'idée de voir ce que va nous offrir Apple". Petit scoop mon ami : Apple ne t'OFFRE rien, il te le vend. Il te vend du rêve incompatible avec la connectique vendue précédemment Tu vas en plus débourser 30 euros de plus pour l'inévitable adaptateur.
           Le 15 septembre (oui mon article a 6 mois de retard et alors la procrastination c'est tout un art!), évènement mondial : la sortie de l'Iphone 5. Version quelque peu améliorée du téléphone précédent, quelques millimètres d'épaisseur un moins, un peu de technologie en plus et un changement de format qui le rend inadapté à ce que l'on t'avait précédemment refourgué.
Apple c'est un petit peu comme Mylène Farmer, une sorte de vaste escroquerie. Cultiver le mystère, de manière a ce que la quête soit au fond plus réjouissante que l'objet de la quête. Je suis pleine de contradictions. J'ai moi même un I-pod et j ai savamment chercher le moyen de débourser moins pour avoir l objet tant convoité l'I-phone 5 pour finalement me tourner vers le concurrent coréen.
Grand bien m'en a pris ....



jeudi 11 octobre 2012

L'oeil moderne d'un dépressif chronique plutôt sympathique

Voici une nouvelle fois ma propension à la procrastination exposée à la vue de tous.  L'exposition que je vous présente " Edvard Munch L'oeil Moderne" à Beaubourg  s'est terminée il y a quelques temps déjà (quelques mois au moins, quelques années peut-être). Malgré cela, je ne renonce pas à l'envie de vous en parler).

C'est une rétrospective assez complète de l'oeuvre du peintre, qui proposait le centre Pompidou malgré l'absence de son oeuvre majeure Le cri. C'est le portrait d'une âme tourmentée qui est brossé. Les éléments autobiographiques sont assez rares dans la scénographie . L'unique, une frise chronologique  qui se déroule à l'entrée de l'expo , je l'avais zappée. Cela a sûrement dû faussé quelque peu ma manière d'aborder l'homme .
Cette frise met en perspective l'oeuvre du peintre et les événements tragiques de son existence la perte de sa soeur notamment. Elle met en lumière également ses différents passages en hôpital psychiatrique. Ces hospitalisations, loin d'être subies, ponctuent son oeuvre. On comprend alors, que sa mélancolie il ne fait pas que la subir. Il la reconnait, il tente de s'en échapper.

En cela l'exposition est passionnante. Le postulat de départ, c'était de mettre en valeur le caractère moderne de son oeuvre,  faire d'Edvard Munch un artiste du 20ème siècle et non du 19 ème . On est loin de la caricature de l'artiste maudit, reclus dans son atelier. Munch fréquente l'avant garde intellectuelle et artistique de l'époque, il diversifie son art. Il créé des décors de théâtre, expérimente la photographie. Alors certes, il est centré sur lui même : autoportraits en tout genre en témoignent. Mais on sent cette volonté d'échapper à cette destinée, de rester au contact des autres, de ne pas sombrer, une putain d'envie de s'en sortir.

Il est bien né donc pénétrer et évoluer au sein de ce milieu d'intellectuels et d'artistes, est assez aisé. Mais il est surtout dépressif, tourmenté et pourtant il est au coeur de la modernité. Munch peindra d'ailleurs des scènes de vie liées à l'actualité : un incendie qui a touché Oslo, une bagarre, des sènes ouvrières ...
En 1908, il est interné pour alcoolisme et dépression nerveuse dans la clinique de Dr Jacobson. Afin de pouvoir régler ses soins, il transforme sa chambre en atelier et se met en scène dans ses photographies. Il établit une sorte de journal de bord d'un dépressif.

Il trouve dans chaque domaine de l'art une possibilité d'enrichir sa production de diversifier ses sources d'inspiration. Il trouve même dans le handicap un moyen de nourrir son imaginaire et c'est pour moi l'une des choses fantastiques de cet expo : faire d'une infirmité une valeur ajoutée à son oeuvre. La question de la vision est centrale chez lui. On peut citer ses perspectives, son traitement de la profondeur du tableau, ses personnages dont on a l'impression qu'ils vont surgir du tableau.  On a toujours l'impression de se noyer dans l'arrière plan de ses toiles.
Il expérimente des techniques de photographies  qui flirtent parfois avec le fantastique. La vérité est ailleurs .... Même dans ses toiles, on observe ces dédoublements comme si le sujet marchait à côte de lui même.

On  ressent sa solitude dans ses oeuvres. Il  se met en scène dans ses toiles comme dans ses photos mais souvent seul. Il peint des femmes mais on sent une certaine distance avec le sujet.

Cette expo, c'est le genre d'expo qui vous réconcilie avec les dépressifs, les spleeneux, les malheureux en tout genre. C'est le genre d'expo qui sort du cliché de l'artiste maudit. C'est le genre d'expo qui vous ravit et qui vous fait sentir que tout n'est pas perdu.

jeudi 5 janvier 2012

2012 ... Année de la loose ?? NON

        La nouvelle année pointant le bout de son nez, je me suis mise en quête de nouvelles résolutions à tenir. Je vous épargne les sempiternels : " cette année je me mets au sport "...
Cette année, moi, je blogue. Je ne me contente pas de trois pauvres articles par an. Je vais à l'encontre de ma nature paresseuse. J'arrête d'être spectatrice et je deviens enfin actrice. Ouh là là, tout ça me semble déjà bien trop affirmatif, ça m'effraie. Je suis déjà prête à revenir sur mes propos mais je n'en ferai rien. Je ne reviendrai pas non plus sur mes voeux de l'année 2011. Et oui j'annonçais les prédictions de Christine HAAS, à savoir une bonne, très bonne année pour les taureaux ( DSK ) et les vierges ( moi-même).

Cette année je veux tout (comme Ariane Moffat), je suis sûre que plein de bonnes choses m'attendent, nous attendent. Alors je souhaite à tous mes lecteurs (que j'espère de plus en plus nombreux) une belle année 2012.

Et comme c'est mon blog, je fais ce que je veux. Donc god bless Ryan Gosling !!!



Une histoire vraie David Lynch



Alvie c'est un type pétri de bon sens, qui à l'aube de ses 73 ans prend une décision plutôt courageuse. Il s'apprête à rejoindre son frère malade avec qui il est brouillé depuis bientôt 10 ans. Le postulat de départ est plutôt simple pourtant les choses s'annoncent plus compliquées qu'elles ne paraissent.  Alvie n'a pas le permis, et de toute manière ce voyage il doit l'affronter seul. Alors c'est sa tondeuse qu'il va enfourcher pour traverser l'Iowa afin de rejoindre le Wisconsin. Un peu plus de 500 km à parcourir à une vitesse dérisoire avec le risque d'arriver trop tard. Trop tard parce que Lyle a eu une attaque, trop tard parce qu'Alvie n'est plus tout jeune , trop tard parce que 10 ans sont passés et que la futilité de la brouille initiale rend la situation pathétique.
Le fim de Lynch a le mérite de respecter le rythme du voyage, sa temporalité. Ce voyage il aurait plus l'accomplir autrement, plus rapidement (et c'est pas faute de lui avoir proposé) mais d'une certaine manière il s'impose cette épreuve comme pour mieux comprendre ce qui l'a poussé à se conduire ainsi. Son périple est ponctué de rencontres étonnantes (normal pour un road movie me direz vous !!). La "collisionneuse" de cerfs en série est assez mémorable !! Il est lent ce voyage, il est lent ce film et pourtant on ne s'ennuie pas. On savoure chaque instant au son de la tondeuse.

Cet été , j'ai eu la chance (ou la malchance pour certains ) de voyager seule et c'est  cette expérience que j'ai revécu à travers ce film. Le voyage c'est l'apprentissage , se mettre au pied du mur, se révéler pleine de ressource, se tester en situation réelle. Et c'est de ça que parle le film, enfin je crois. Il parle également de la famille, des liens que l'on croit rompus à jamais. Et on n'en sort apaisé, il n'est jamais trop tard, rien n'est inéluctable. 

dimanche 19 juin 2011

True grit



Je reviens après des mois d'absence avec un film génial des frères Cohen ( s'agirait-il d'un euphémisme ?). A priori, rien ne me prédisposait à aller voir des histoires de cow-boys ... sans indiens. Rien sauf l'idée de faire découvrir à mon père la conciliation de deux choses qui me semblaient incompatibles : un western et du bon cinoche.

True grit n'est peut-être pas un classique du genre . A vrai dire qu'est ce qui fait d'un western un western ? Des mecs avec des éperons aux pieds sur des chevaux, banco je coche. Des fusillades dans  l'ouest sauvage, je coche aussi. Des types qui ont une certaine tendance à étancher leur soif avec du whisky, c'est bon également !!!!! 

Et pourtant au delà de ça , c'est magnifiquement filmé. Les paysages sont à couper le souffle, une sensation de liberté absolue s'en dégage. Et mon dieu, c'est drôle !!!!! Avec une galerie de personnages hauts en couleurs : l'histoire est dramatiquement légère. En effet, une jeune fille sans le sou à la recherche du meurtrier de son père, il y a plus fun comme postulat de départ !!! Mais au fond c'est cette alchimie entre les personnages et les situations cocasses découlant de leur rencontre, qui donnent toute sa profondeur au film. Et l'humour des frères cohen fait le reste quant à la légèreté nécessaire.

Trop en retard pour la sortie ciné mais tout à fait à l'heure pour la sortie DVD, foncez !!!!